Origine des instruments à claviers du XVIII° siècle

1- Les cordes grattées
2- Les cordes frappées
3- L'orgue

note

Les cordes grattées

Le psaltérion : Instrument d'origine orientale déjà présent dans la Grèce antique. Il apparaît au 12° siècle sur une sculpture de la cathédrale de St Jacques de Compostelle.
Sa caisse a une forme trapézoïdale, la table d'harmonie est percée d'une "rose". Lorsque ses cordes sont frappées, il s'agit du tympanon.

L'épinette : Le premier exemple connu de cet instrument date du 15° siècle (1493). C'est un petit clavecin portable à un registre 8' (4 octaves 1/2). En Italie, c'est la "spinetta".

Le virginal : C'est l'épinette anglaise. Schütz l'appelle "Frauenzimmer", c'est l'instrument de chambre des jeunes filles, d'où son nom.

Le clavecin : possède une caisse en "aile d'oiseau" (en allemand "Flügel"), avec un fond en sapin et des côtés (éclisses) en tilleul.
Le 17° siècle connaît l'age d'or du clavecin qui possède alors 49 touches (sur 4 octaves 1/2 dont une octave courte dans le grave). Première moitié du 17° siècle : Rückers.
Au 18° siècle on assiste à un ravalement du clavecin avec une extension du grave. Le clavecin français comprend 5 octaves. Les sonorités s'affinent.

Les cordes frappées

Le tympanon : ou psaltérion à cordes frappées. Présent dans la Grèce antique et jusqu'au Moyen-Age.

Le clavicorde : à peu près aussi ancien que le clavecin. C.P.E. Bach vantait ses qualités pédagogiques et son père J.S. Bach en possédait plusieurs.

Le pianoforte : Le premier connu date de 1710, on est encore dans la période baroque. Toutefois son age d'or se situe plutôt vers 1770.

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L'orgue

Origine : Connu en Grèce sous le nom d'"Hydraulis", une maquette de cet instrument se trouve au musée de Carthage. Il possède un, deux ou trois rangs de tuyaux de son assez faible. Les Romains en construisirent d'importants. Byzance fut le premier centre de facture d'orgues du Moyen-Age (premiers orgues pneumatiques). L'orgue accompagnait alors les cérémonies de l'Empire Byzantin et ... le bain de l'Impératrice !
L'"organon pneumatikon" était transportable sur un chariot. Il passe en Espagne vers le 5° siècle puis en Angleterre vers 700.
Au 8° siècle un orgue est offert à Pépin le Bref par l'empereur de Byzance (757) Constantin Copronyme. Au siècle suivant Charlemagne en commande une réplique pour être mise en place par Louis le Débonnaire en 822 à Aix-la-Chapelle.
Au 10° siècle la ville de Winchester (Westminster, ou Windsor selon les historiens) possède un orgue de 400 tuyaux pour lequel étaient requis 70 souffleurs et 2 organistes !
Au 11°-13° siècle, on assiste à une répartition en jeux avec des pleins-jeux de plus de 10 rangs de tuyaux. Plus il y avait de jeux, plus le toucher était dur (obligation de jouer avec les poings...)
On assiste à son introduction dans les églises.
Le 14° siècle voit l'apparition du pédalier et jeux d'anches. L'orgue d'Halberstadt décrit par Praetorius possède un 32 pieds.
15 ° siècle : On voit des orgues de 2000 tuyaux (Amiens, Reims,...) à 3 claviers et pédalier.
Au 16° siècle des jeux nouveaux apparaissent (jeux bouchés), premiers sommiers à registres et gravures. C'est l'époque de Titelouze à Rouen et Cabezon, organiste de Charles Quint.
Le 17° siècle est celui de l'apparition d'un 4° clavier (écho), c'est l'époque des orgues Cliquot (Versailles), de Couperin à St Gervais, Grigny à Reims, Frescobaldi à St Pierre de Rome, Buxtehude à Lübeck.
Au 18° siècle un 5° clavier manuel apparaît ("bombarde"). C'est l'époque de Daquin à Notre-Dame de Paris, Bach à Weimar.
C'est aussi l'époque de la grande facture française (Thierry, Cliquot, Lefebvre) et allemande (Silberman)
Au 19° siècle, on assistera à une importante refonte de la facture d'orgue (Cavaillé-Coll). On voit l'apparition des machines Barker pour assouplir les couplages, des boîtes expressives qui permettent des nuances de forte à pianissimo (au 18° siècle cette variation ne pouvait être obtenue que par l'ouverture ou la fermeture de fenêtres, peu pratique), le volume du clavier de récit est modifié. C'est l'ère de l'orgue romantique et symphonique.

© 2000, 2003 Jacques Fischer, Hervé Lauret, Pour une utilisation quelconque du contenu de cette page, merci d'en demander l'autorisation préalable

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